Souvent, on se promène dans les magasins, au milieu des étagères, à regarder tous ces jouets, sans trop savoir lequel choisir. Ces peluches au pelage soyeux semblent tous similaires. Mais parfois, l’un de ceux-ci nous attire soit par sa forme originale ou tout simplement parce qu’on le trouve différent.

　　C’est exactement à cause de cette dernière raison que mon père a choisi un petit chien en peluche pour me l’offrir lorsque j’avais à peine neuf mois. Ce n’était pas un petit chien comme les autres, au regard attendrissant, au visage souriant et au pelage doux comme les autres toutous. C’était un chien qui avait une figure ovale, avec un museau un peu allongé, aux poils hérissés et avec des yeux qui fixaient un endroit au loin. Jusqu’à très récemment, je ne savais pas où fixait son regard à chaque que mes yeux croisaient les siens, une boule se formait au plus profond de moi. C’est pourquoi, au début, quand j’ai reâu mon cadeau, je ne l’ai pas trop aimé. Mais avec les temps, j’ai appris à l’apprivoiser. C’est là que j’ai imaginé de la joie dans son regard dure. Alors cette fois, lorsque je le regarde, je me sens heureuse au lieu de me sentir triste. Pour revenir en arrière, il y a quelques jours, j’ai imaginé l’endroit où ses yeux fixaient. Cétait le Japon. Le pays où il a été fabriqué. Là où il a été acheté par mon père, puis transporté en Chine et finalement apporté au Canada.

　　Ce chien a voyagé beaucoup plus que la plupart des autres peluches. Mais ce n’est pas pour cette raison-là qu’il est précieux pour moi. C’est parce qu’il a joué un rôle important dans mon enfance ; celui de mon jouet préféré. Durant toutes ces années, il a toujours été à mes côtés. Et maintenant il est devenu comme vivant dans ma mémoire. Même si un jour on se sépare, je n’oublierai jamais ce petit chien en peluche qui a mon âge.